lundi 9 avril 2012

Notre rendez-vous littéraire : Un excellent moment avec Rachel Corenblit



A quel âge avez-vous décidé de devenir écrivain?
Toute petite déjà, devenir écrivain était mon rêve. Je voulais aussi être maîtresse et chanteuse ! Comme je suis têtue, aujourd’hui je suis maîtresse d’école, écrivain, et chanteuse… dans ma salle de bain !!

Qui vous a poussé à devenir écrivain?
J’ai toujours voulu écrire. Et je vivais dans une famille qui lisait et voyageait beaucoup.
Aimiez-vous lire quand vous étiez petite?
Oui bien sûr. A six ans, je fouillais dans la bibliothèque de ma grand-mère et je lisais tout ce qui me tombait sous la main, même la Bible que je lisais et relisais juste pour sentir l’odeur des vieux livres et tourner les vieilles pages. Les livres sont mes compagnons.

A l’école étiez-vous plutôt au fond de la classe à rêver ou devant à participer? Etiez-vous forte en français?
A l’école j’étais plutôt bonne élève, très littéraire mais nulle en math ! En 3ème au collège je suis malheureusement tombée sur un professeur de français horrible. Il nous a demandé un jour de faire une rédaction sur le métier que l’on voulait faire plus tard. J’ai écrit que je voulais être écrivain et j’ai eu 5 sur 20. Cela a été la pire journée de ma vie. Je pense qu’il n’avait pas compris mon style un peu bizarre.

Est-ce que vous alliez au CDI quand vous étiez au collège?
Oh oui ! C’était un peu mon refuge. La documentaliste me conseillait plein de livre et je pouvais parler avec elle. Maintenant, lorsque je viens dans un collège ou un lycée, je me sens comme chez moi au CDI.

Quelles sont les qualités nécessaires pour devenir écrivain?
Il faut être têtu, humble, simple, savoir accepter ses erreurs, mais avoir aussi une dose d’orgueil. Rigoureux, aimer les gens et la vie. Et être à la fois ouvert et fermé pour se replier sur soi pour écrire.

Avez-vous une autre passion? Qu'aimez-vous faire quand vous n'écrivez pas?
J’adore partir marcher en montagne, ce sont des moments magiques qui me nourrissent. J’aime lire de tout et surtout de la philosophie. J’aime bien réfléchir sur les choses de la vie.

Pourquoi écrivez-vous pour les jeunes? Ecrivez-vous aussi pour les adultes?
Je ne sais pas trop, ça vient comme ça, je trouve intéressant les différentes phases de l’adolescence, ce sont un peu des montagnes russes et en même temps on peut y trouver l’absolu, je trouve que c’est très romanesque.
Non, ce n’est pas dans mon intention d’écrire pour les adultes.

Combien de temps mettez-vous pour écrire un livre ? Qu’utilisez-vous pour écrire, un ordinateur, une machine à écrire, un stylo?
Cela dépend. En moyenne deux mois. J’aime laisser les idées affleurer, je les laisse grandir, venir à moi, puis je me retiens et puis j’y vais, je me lance dans l’écriture et ça coule tout seul.
Pour écrire j’utilise un ordinateur. Et autant je peux lire n’importe où, même s’il y a du monde, autant je ne peux écrire que dans mon bureau dans le silence complet.

Quelle est votre inspiration?
Mes voyages, mes lectures, mes peurs, mes angoisses. J’utilise beaucoup mes sentiments pour écrire. Mon style grandit avec moi. Dans un texte, il faut ajouter à la soupe du mensonge, de la vérité et de soi.
 
Dans « Ceux qui n’aiment pas lire », les personnages sur la couverture ont des têtes bizarres, pourquoi?
Oui, elles sont étranges mais c'est cela qui rend le texte intéressant. Je pense qu’il s’agit du style de l’illustratrice, un peu gothique mais je ne suis pas responsable, c’est mon éditeur qui choisit l’illustrateur.

D’où vous est venue cette idée de la prison dans « Le métier de papa » ainsi que celle de Claude François ?
Je voulais une histoire sur le pardon, et surtout le pardon d’un enfant que je trouve encore plus fort. Et en même temps je pense que cette histoire est assez bien équilibrée entre la gaité et la déception.
Pour Claude François, j’étais sure que tout le monde le connaissait même chez les jeunes. Et puis j’ai puisé dans mes souvenirs car à l’âge de 7 ans lorsque je suis arrivée en France, je me souviens que la chambre de ma voisine était tapissée de posters de Cloclo, alors pour moi Claude François c’est la France !


Aimeriez-vous que l’un de vos livres soit adapté au cinéma ou à la télévision?
Je ne pense pas, je ne sais pas si j’aimerais l’idée que quelqu’un d’autre reprenne mes idées sous forme d’image. Récemment, j’ai lu Hunger Games et je l’ai vu ensuite au cinéma en avant première, j’ai été déçu.

Êtes-vous allée dans les pays cités dans le livre « Shalom Salam » ?
Oui, j’ai beaucoup voyagé, mais Shalom Salam qui est mon tout premier roman ne pas vraiment été inspiré par mes voyages, il s’agit plus d’un témoignage sur l’histoire de mes ancêtres juifs. Un jour ,en vacances en Provence, endroit idyllique, nous regardions avec mes enfants les images violentes de la guerre du Liban. J’ai donc voulu raconter à mes enfants leur histoire, celle du conflit entre les juifs et les arabes. C’est un roman très important pour moi.

Dans « Un petit bout d’enfer », l’histoire est assez dure et complexe à comprendre car les personnages se croisent sans cesse, pourquoi ?
Je voulais que le lecteur soit en situation de reconstruire un puzzle comme dans le film « Memento » ou « Inception » où l’on comprend tout à la fin. C’est vrai que l’histoire est dure mais c’est volontaire, je voulais écrire une histoire de peur sur une jeune fille. Et l’idée m’est venue un jour ou je me suis retrouvée absolument toute seule dans une salle de cinéma à Toulouse, et à ce moment là j’ai vraiment eu peur.

Quel est votre livre préféré?
« Un barrage contre le pacifique » de Marguerite Duras, je le relis tous les 10 ans et à chaque fois je comprends un peu plus.
Quel est votre écrivain préféré?
Je n'en ai pas, en fait, ou beaucoup trop...

Quel est votre illustrateur préféré?
Cécile Bonbon. C’est la première fois que je travaille vraiment avec une illustratrice.
L'après-midi au Salon du livre de Limoges



Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Template by:
Free Blog Templates